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Bestiaire[s]

Soleïman Badat / Jimmy Cadet / Anne Bail Decaen / Annie Decupper / Cristof Dènmont / Annaf / Esther Hoareau / Jean-Claude Jolet / Jean-Marc Lacaze / Yohann Quëland de Saint-Pern / Chloé Robert

Exposition réalisée avec le concours de /

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Bestiaire[s] est une exposition collective qui réunit pour la première fois des œuvres réalisées ces quatres dernières années à La Réunion. Il me semblait important de mettre en regard ces différentes approches du rapport animal développées par les artistes dans leurs œuvres.

 

Dans la Rome Antique, le bestiaire est le gladiateur désigné pour aller combattre les animaux dans l’arène, fauves, ours, taureaux; autant d’animaux qui peuplent les imaginaires pour leur force et leur pouvoir.

Aujourd’hui, ces bestiaires sont ces artistes qui s’attaquent à la part animal, qui utilisent la représentation de bêtes afin de faire passer des mécanismes de la pensée plus sèche de manière souterraine. S’appuyer sur des formes reconnaissable, ici la figure animal, permet à la raison interne des œuvres de s’y développer tranquillement. 

- L’architecture-peau chez Jean-Claude Jolet, le développement géométrique d’un corps dans les Nécrobox de AnnaF, les agencements picturaux de Jimmy Cadet sont autant d’ « énoncés » qui permettent d’ouvrir des perspectives, des images « potentielles ». Ils déplacent les « choses », les manipulent et dans un principe de réalité, laissent ces gestes apparents. Épingler, suspendre et pendre, faire voler, déposer, mettre au sol et chercher des hauteurs sont des actes modifiant de manière ténues, le statut de ces « nouveaux matériaux informés » que sont les œuvres.

Les dessins de Chloé et ceux de Soleiman recherchent une énergie interne, portée par les traits mais aussi par le sujet abordé. La légèrté directe des propositions d’Annie Decupper transporte avec ses images toute l’incertitude et la fragilité de l’instant. Anne et sa pépite baigne aussi dans cette image d’un « monde flottant », mêlant humour et tendresse de ce personnage oscillant entre rêve et réalité, une douce « animalité humaine ». L’humour, Esther et ses objets volants à plumes non identifiés n’en manquent pas non plus, l’imaginaire du territoire de l’île prend une couleur et des hauteurs particulières, nous ramenant à une « pré-histoire » des corps et des formes. Les chiens pendus de Jean-Marc L. Et la vidéo « drapeau » de Christophe D. sont des objets plus politiques. L’un nous transporte vers une histoire peuplée de « strange fruit », fable désenchantée peuplée de chien errants. L’autre, signale et nous ramène à l’actualité d’une île où le voisinage avec les animaux animent les débats autour du vivre avec l’animal, le sauvage, le brut et le cru. Il est un temps où pour mettre en place « la cité », le corps citoyen dut tuer la part animal chez l’homme comme il apparaît dans le mythe du Minotaure, entre autre.

Yohann Quëland de Saint-Pern.

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